Origines et incidences des nouveaux rapports de force dans la
gestion de l'éducation
Éducation et francophonie, Volume XXIX,
No 2, automne 2001.
Le leadership pédagogique :
Une approche managériale du style d'enseignement
Éric BERNABÉ, professeur
Institut d'administration scolaire, Université de Mons-Hainaut,
Bruxelles, Belgique.
Pol DUPONT, professeur
Institut d'administration scolaire, Université de Mons-Hainaut,
Bruxelles, Belgique.
Le leadership pédagogique : Une approche managériale du style
d'enseignement
Parce que sa mission est de guider les élèves
sur le chemin du savoir, et parce que ses actes quotidiens
l'amènent à prendre des décisions, le professeur peut être vu comme
un leader. Il devient dès lors intéressant de développer une
vision managériale de son style d'enseignement.
Adaptant les grilles de leadership, nous
construisons un modèle tridimensionnel en croisant les variables
dégagées des deux champs disciplinaires : l'intérêt porté par le
professeur au savoir, à l'élève et à la participation de ce dernier
à son apprentissage. De leurs combinaisons trois à trois, huit
styles se profilent : laissez-faire, paternaliste, autoritaire,
autocrate bienveillant, pure forme, copain, manipulateur et
médiateur. Chacun est caractérisé par quelques traits marquants ;
mais certaines dérives guettent ! Pour nous, le «médiateur»
représente le style idéal car il harmonise les trois dimensions et
invite l'apprenant à devenir un véritable sujet construisant son
apprentissage (ce qui change les rapports de forces entre les
acteurs). En outre, il est porteur des conditions propices à la
stimulation de la créativité, juste compromis entre l'ordre, dû aux
exigences du savoir, et la liberté dans l'apprentissage, permettant
une mobilisation et un transfert de compétences dans les situations
professionnelles mouvantes de la société.
Pedagogical Leadership : A Managerial Approach to Teaching Style
Because their mission is to guide students on
the path of knowledge and because their daily acts lead them to
make decisions, teachers can be seen as leaders. It then becomes
interesting to develop a managerial vision of their teaching
styles.
Adapting the leadership grids, we construct a
three dimensional model by crossing the variables from the two
fields of discipline: the interest the teacher brings to knowledge,
to the student and the participation of the latter in his learning.
Of their three to three combinations, eight styles are profiled:
laissez-faire, paternalist, authoritarian, kindly autocrat, pure
form, friend, manipulator and mediator. Each is characterized by a
few definite traits; but some exceptions are possible! For us, the
'mediator' represents the ideal style because he harmonizes the
three dimensions and invites the learner to become a true
participant in his learning (which changes the power relationship
between the actors). Also, he makes conditions favourable for the
stimulation of creativity, fair compromise with order, necessary
because of the requirements of knowledge and freedom in learning,
allowing a mobilization and a transfer of competence in the
changing professional situations of society.
El liderazgo pedagógico : Un enfoque gestionario del estilo de
enseñanza
Ya que su misión es la de guiar a los alumnos
por el camino del saber y porque sus actos cotidianos lo obligan a
tomar decisiones, el maestro puede ser visto como un líder. Se
vuelve pues interesante desarrollar una visión gestionaria de su
estilo de enseñanza.
Mediante una adaptación de los esquemas de
liderazgo, construimos un modelo tridimensional cruzando variables
provenientes de las dos disciplinas: el interés que el maestro
otorga al saber, al alumno y a la participación de éste último en
su aprendizaje. De sus combinaciones de tres en tres, se perfilan
ocho estilos: laisser-faire, partenalista, autoritario, autócrata
benevolente, pura forma, amigo, manipulador y mediador. Cada uno
se caracteriza por varios razgos notables, ¡pero ciertas derivas
nos acechan! Para nosotros, el 'mediador' representa el estilo
ideal pues armoniza las tres dimensiones e inivita al educando a
convertirse en el verdadero sujeto que construye su aprendizaje (lo
que modifica la relación de fuerzas entre los actores). Además,
ofrece las condiciones propicias que estimulan la creatividad, el
justo compromiso entre la disciplina que requiere la adquisicion
del saber y la libertad en el aprendizaje, favoreciendo así la
movilización y la transferencia de las competencias requeridas por
las situaciones profesionales cambiantes de la sociedad.
Leadership et pédagogie... deux notions omniprésentes au centre
des préoccupations humaines; les théories leur étant consacrées
foisonnent, mais n'en rendent pas toujours les phénomènes plus
clairs. C'est peut-être pour cela que Kant avait écrit : « Il est
deux découvertes humaines que l'on est en droit de considérer comme
les plus difficiles, l'art de gouverner les hommes et celui de les
éduquer» (1).
Il peut dès lors paraître osé de vouloir rapprocher ces deux
domaines d'expertise déjà suffisamment complexes dans ce qu'ils ont
d'exclusif. Pourtant, tel est le pari que nous nous proposons ici
de relever : intégrer leadership et pédagogie afin d'examiner, nous
l'espérons sous un jour nouveau, la relation pouvant exister entre
l'enseignant et l'élève. Cette approche nécessite, il est vrai, un
va-et-vient constant de part et d'autre de la frontière - peut-être
artificiellement créée - entre les deux champs disciplinaires
(2). C'est d'ailleurs
peut-être là tout l'intérêt et toute la richesse que nous en
dégageons afin de comprendre toute la complexité d'une réalité
socialement construite par les acteurs qui la composent.
Même si certains pourraient rétorquer que l'on ne peut comparer
les écoles aux entreprises (car l'enseignement ne poursuit pas de
but lucratif, car les résultats ne peuvent être mesurés en termes
de rendement financier et parce que le «client» n'en est pas
réellement un puisqu'il est légalement tenu de suivre sa
scolarité), personne ne niera l'importance du rôle de l'école et de
l'éducation (3) à qui on
demande de plus en plus d'être «performante»
(4). Et au même titre que,
dans le monde entrepreneurial, on désigne en général le manager, à
cause de sa fonction et de sa position, comme responsable de
l'échec ou du «non succès» (commercial ou autre), on pointe bien
souvent du doigt le professeur qui n'a pas su «faire réussir» ses
élèves. N'oublions pas qu'étymologiquement l'échec, c'est la
mise en échec par quelqu'un (du persan achah), c'est
le résultat d'une interaction... infructueuse dans le cas de
l'enseignement, même s'il est un peu réducteur de désigner le
professeur seul comme fautif.
Au sein de toute organisation, de tout groupe (la classe peut
être comprise comme une microsociété, un microsystème social pour
reprendre le vocabulaire de Postic), une personne (ou quelques-unes
parfois) émerge(nt) en exerçant une influence plus forte que les
autres et sont amenés à le conduire : on l'appelle le leader.
Pourtant, le leader n'est pas au sens propre nécessairement la
personne désignée par l'institution (le manager). En effet, la
position - le «statut» (5) -
de leader est conférée par le groupe lui-même et non par le système
hiérarchique (qui investit aussi de son côté quelqu'un du pouvoir
«officiel»). C'est pour cette raison qu'il est nécessaire de
parler du processus d'influence en insistant sur le fait que le
terme leadership s'applique seulement quand il est accepté
volontairement ou quand c'est une orientation partagée. Il en va
ainsi dans les organisations et les institutions comme dans le
milieu scolaire où nous pouvons transposer ce raisonnement. Ceci
implique que si, dans sa classe, l'enseignant veut devenir le
leader, il doit être reconnu comme tel par ses élèves ! Et cela ne
pourra se produire avec succès qu'à travers ses actes, qu'à travers
son mode de gestion de la classe.
En tant que «guide» de la classe, en tant que leader (au minimum
formel et institutionnalisé mais idéalement investi comme tel par
les membres de celle-ci), l'enseignant est amené à prendre des
décisions ; et c'est ce qui le rapproche encore davantage du
management. En effet, l'enseignant est avant tout pour Shavelson
un décideur (c'est même précise-t-il l'aptitude de base), car
«chaque action pédagogique est fondée sur une décision interactive»
(6) de ce dernier. Rey va
également dans ce sens lorsqu'il précise qu'en fait la gestion d'un
cours implique un «nombre infini de micro-décisions qu'il faut
prendre dans l'urgence et l'improvisation»
(7) et qui trouvent leur
source dans la recherche et le bannissement des temps morts et dans
l'attention aux élèves. Les professeurs, à l'instar des
dirigeants, sont ainsi confrontés à des situations uniques. Le
travail en soi reste le même, mais les éléments constitutifs
peuvent varier en quantité, qualité, disponibilité, modifiant ainsi
profondément la relation et rendant chaque situation unique.
Tardif développe cette même vision du rôle de décision de
l'enseignant stratégique. Ce dernier est tout le contraire d'un
technicien de l'enseignement dont la planification et le
déroulement des activités sont prévues dans des manuels de base.
L'enseignant stratégique se doit de prendre des décisions non
seulement au sujet des contenus, mais aussi au sujet de la séquence
de présentations aux élèves et surtout, souligne-t-il, du type
d'encadrement qui sera offert aux élèves
(8). On devine aisément
toute l'importance que peuvent revêtir ces nombreuses décisions
«individualisées» quotidiennes aux yeux des élèves, aux yeux des
parents mais aussi aux yeux de la communauté éducative et aux yeux
de la société toute entière (grande bénéficiaire,... ou grande
utilisatrice, du «produit» de l'école).
Nous avons choisi de traiter du leadership pédagogique, notion à
portée tant managériale que pédagogique. Nous nous distinguons en
cela de Sergiovanni (9) qui
a, quant à lui, étudié le leadership scolaire qui fait plutôt état
du management exercé par le personnel de direction des
établissements scolaires sur l'ensemble des catégories de personnes
dont il a la responsabilité. C'est à un tout autre niveau que nous
nous situons en privilégiant le management de la classe (et non le
management de l'école).
Mais avant tout, il convient de proposer un langage commun et
donc de clarifier ce que nous entendons par leadership pédagogique.
Au départ des nombreuses acceptions relatives tant au leadership
(10) qu'à la pédagogie
(11), nous proposons une
définition générale de notre concept. Pour nous le leadership
pédagogique est la fonction exercée avec un certain style dans une
classe par un enseignant placé en situation pédagogique, visant par
ses relations et ses actions à favoriser le développement d'un
savoir afin que l'apprenant progresse dans son apprentissage.
La première étape consiste à définir des variables opératoires.
Ce choix quantitatif et qualitatif étant passablement arbitraire et
limitatif, il convient d'être prudent mais judicieux. C'est tout
naturellement que nous faisons appel à la pédagogie et au
management qui nous suggèrent le modèle.
La notion de style d'enseignement
(12) ou style pédagogique
est très importante au niveau des sciences de l'éducation. Altet
parle ainsi du style «comme manière dominante d'être, d'entrer en
relation et de faire de l'enseignant».
En matière de style de management, la célèbre grille de Blake et
Mouton reste une référence incontournable - même si elle peut
sembler dépassée aux yeux de certains. Pour eux toute organisation
au sens large comporte trois caractéristiques universelles :
- le(s) objectif(s) (intérêt porté aux résultats, à la
production) ;
- l'élément humain (l'intérêt aux individus) ;
- le pouvoir (la manière dont le système hiérarchique est utilisé
pour faire participer des individus à la production).
Remarquons que dans la construction de leur modèle, ils ne feront
pas usage de cette dernière caractéristique en tant que variable
opératoire indépendante
(13). Les idées de Reddin
(14) et d'Anastassopoulos
(15), chacun dans leur
domaine respectif, sont également essentielles dans le sens d'une
introduction d'une troisième variable à prendre en compte
simultanément.
En ce qui concerne la pédagogie, il est tout aussi intéressant de
plonger dans la littérature existante afin d'en dégager certaines
variables. Nous en sommes arrivés à penser que, derrière une
apparente différence due sans doute à l'orientation retenue, se
dégage une réelle isomorphie (une identité de structure) entre
plusieurs modèles de représentation. Houssaye nous parle du
professeur, de l'élève et du savoir dans son triangle pédagogique,
Meirieu retient le formateur, les apprenants et le savoir. Au
travers de la psychologie cognitive Tardif considère que son
enseignant stratégique est traite des informations liées au contenu
disciplinaire, à la gestion de la classe et aux composantes
affectives et cognitives de l'élève. Dupont souligne le triple
rôle de l'enseignant dans toute transaction éducative :
éducateur-aidant, éducateur-enseignant et éducateur-organisant.
Deux variables se profilent déjà : le savoir et l'élève.
En outre, il ne faut certes pas négliger le fait que
l'apprentissage se doit d'être actif et constructif. Dans ce sens,
la pédagogie ne serait qu'un art de médiation permettant de
construire «une arche entre l'enfant et le savoir» (Meirieu). Si
beaucoup se déclarent être en accord avec ce principe, il n'en
reste pas moins indispensable de relativiser ces propos. En effet,
il existe bien souvent un grand décalage entre les discours tenus
par des professeurs sur les pratiques et les pratiques réelles,
entre le dire et le faire. Il faut dans ce sens se méfier de la
mystification de certains propos accrocheurs car un discours à lui
seul n'a jamais fait avancer les choses. C'est précisément cette
nuance qui nous pousse à ériger la participation de l'apprenant à
son apprentissage en tant que variable à part entière
(16) couvrant ce champ du
«faire», de l'action concrète dans la classe, en gardant à l'esprit
l'échelle de participation telle que définie par Hart, qui rend
compte du degré de mise en oeuvre du concept de participation dans
le système éducatif (17).
En général les auteurs traitent principalement de la relation ou
de la situation pédagogique (comprenant les trois facteurs en
relation). Pour notre part, nous essayons de déterminer les
variables à prendre en considération pour ce que nous appelons le
leadership pédagogique. Ce n'est plus la relation mais bien le
professeur qui se trouve au centre des préoccupations : ce dernier
n'est donc pas à prendre en tant que tel comme variable de notre
modèle car il chapeaute celui-ci en exerçant un certain style de
leadership par la prise en compte des variables.
Ainsi, nous distinguons trois variables, trois axes, pour notre
modèle du leadership pédagogique : intérêt du professeur pour le
savoir (axe savoir S) ; intérêt du professeur pour
l'élève (axe élève E) ; participation de l'élève à
son apprentissage (axe participation P). Compte
tenu de ces trois dimensions
(18), les différents styles
de leadership pédagogique s'inscrivent dans un espace
tridimensionnel, divisé en fonction des combinaisons possibles
entre trois variables (selon qu'elles sont plus ou moins
privilégiées : S+ , S- , E+ ,
E- , P+ , P- ) : huit espaces
cubiques représentant chacun un style spécifique sont ainsi définis
(voir Figure).
Notons que les trois variables retenues sont à prendre dans une
acception générale. Nous pourrions les décomposer en éléments plus
ou moins indépendants les uns des autres. Nous pourrions concevoir
une approche faisant appel à un nombre plus élevé de dimensions, où
les représentations géométriques céderaient alors la place à des
formules mathématiques plus abstraites. Mais, à l'instar
d'Anastassopoulos, cela nous importe peu car nous risquerions d'y
perdre en simplicité, représentativité et surtout en accessibilité.
Nous allons à présent souligner quelques-unes des facettes que
nous envisageons pour chacun des huit styles, tout en pointant
certaines dérives lorsqu'on en arrive à négliger ou à privilégier
excessivement une seule variable. Il est évident qu'il est
difficile de concevoir que les tendances ci-après s'appliquent
toutes ou décrivent entièrement un individu. En effet, une
personne peut difficilement être ramenée à un style «pur», au
caractère parfois trop caricatural. Si des caractéristiques de
chaque style sont bien souvent présentes, il n'en reste pas moins
qu'un style dominant prévaut chez tout le monde. Notre intention
est surtout de suggérer que les comportements décrits puissent
correspondre à des situations réelles, même si la réalité est
infiniment plus complexe que la représentation simplifiée que nous
en faisons.
Laissez-faire (S-, E-, P-)
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La motivation sous-jacente à ce style est généralement de se
maintenir dans l'organisation sans fort s'impliquer. Fatigué,
blasé, déçu ou démotivé, cet enseignant se contente du minimum
requis. La division du travail d'apprentissage ainsi que la
simplification des tâches sont poussés à l'extrême, n'offrant aucun
stimulant, aucun défi à surmonter, engendrant par là un travail
monotone et répétitif. Cherchant à éviter la controverse, sa
conception de l'évaluation est limitée au strict minimum, évitant
d'attirer l'attention sur son manque d'engagement ou, et c'est plus
grave, sur son incompétence ou ses inaptitudes.
Nous envisageons deux conséquences négatives chez l'élève
confronté à ce style. Ce manque de stimulation dans
l'apprentissage associé à l'indifférence, voire le manque de
considération, peut provoquer chez l'enfant une reproduction du
comportement du maître qui se traduira par une baisse de la
motivation et partant un manque d'engagement cognitif et un manque
de persévérance. Mais les élèves peuvent aussi verser dans un
autre excès : face à un retrait du professeur, ils peuvent être
tentés de prendre le relais au moyen du chahut collectif au sens de
Debarbieux (19) comme moyen
d'organisation collective, aidant à souder le groupe et à créer du
lien social.
Paternaliste (S-, E+, P-)
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Avec ce style, tout est arrangé dans les séquences
d'apprentissage pour satisfaire les besoins des élèves. Les
standards et les normes des connaissances sont dans cet esprit de
convivialité établis à des niveaux relativement bas. Ainsi, le
paternaliste cherche-t-il souvent à faire traverser avec succès
toutes les embûches du parcours scolaire (en tentant de convaincre
et en encourageant par un renforcement positif), avec parfois une
tendance marquée à couver «ses» élèves.
Avec cette recherche d'une ambiance «bon enfant», les élèves
pourraient cependant être amenés à sous-estimer les exigences
propres au savoir ou à penser que ce qui compte avant tout c'est la
qualité de la relation avec leur enseignant
(20).
Autoritaire (S+, E-, P-)
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Dans ce mode de gestion, le climat n'est pas important ; ce qui
compte, ce sont les tâches à accomplir, les objectifs à atteindre
définis en termes de matières à enseigner et guidés par les manuels
et les cahiers d'exercices. Le programme constitue le seul
«contrat» (non négocié et non négociable) liant les enseignants et
les enseignés. Le déroulement de l'apprentissage est collectif, de
type transmissif et est soigneusement contrôlé par une discipline
stricte, le professeur ne donnant ses instructions que pas à pas,
décomposant et morcelant le savoir. Tout se passe comme si le
processus d'apprentissage était «extrinsèque et étranger à la
personnalité de l'élève»
(21).
Cette rigidité pédagogique peut engendrer, surtout auprès des
plus «faibles», démotivation, niveau de stress élevé et même
surmenage scolaire. Trop sollicités au travers d'activités
répétitives ou de drill, les élèves n'ont pas l'occasion de
développer leur aptitude créative. Et même plus, cette pédagogie
engendre conformisme et soumission, en ne favorisant que la
reproduction d'une norme érigée en idéal-type
(22).
Autocrate bienveillant (S+, E+, P-)
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Le principe interne de base de pareil enseignant (négligeant la
participation) pourrait fort bien se traduire en ces termes : «je
suis le professeur responsable de votre apprentissage, je vais vous
transmettre mes connaissances et je vais vous aider mais en retour
j'attends votre obéissance quant à la voie que je vous montrerai».
Le ressort de la motivation qui se cache vraisemblablement derrière
ce style est d'inciter l'admiration en accordant aux élèves (à la
limite choisis et triés) le bénéfice de son expérience et de ses
conseils. De cette manière, nous nous rapprochons davantage du
patronage, l'élève devenant un apprenti sous l'égide d'un mentor.
Un «autocrate bienveillant» qui réussit devient alors un professeur
qui serait en quelque sorte parvenu à créer des doubles de lui-même
(23).
La dérive est ici double : voir le rapport au savoir rabattu par
l'élève au rapport à la personne ; une créativité étouffée et
bridée dans les efforts de répondre aux attentes du professeur via
des séquences d'enseignement de type 'sollicitation-réponse'.
Pure forme (S-, E-, P+)
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Il s'agit ici «simplement» de donner le change, de créer
l'illusion de la participation afin de satisfaire les exigences des
textes et discours officiels. En réalité, les objectifs pourraient
être de trois ordres : la conformité minimale au programme ;
l'obtention de l'obéissance ; la réussite aux examens qui
deviennent le but même de l'acquisition du savoir.
Cette démarche comporte un piège qui risquerait d'entraver le
processus. Une des qualités essentielles de l'enseignant est pour
Rogers la congruence ou l'authenticité, c'est-à-dire «une personne
vraie, qui est authentiquement elle-même, et qui entre en relation
sans masque ni façade avec celui qui apprend»
(24). Or, cette qualité
est précisément incompatible avec un leadership de pure forme
(25).
Copain (S-, E+, P+)
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Peut-être plus présent chez les jeunes au début de leur carrière
(soucieux d'être accepté par le groupe tout en prenant peu à peu
leurs marques par rapport à leur nouvelle fonction), ce style allie
intérêt pour les élèves et participation de ceux-ci. L'harmonie
recherchée peut venir du fait que le professeur garde des relations
informelles avec les élèves, par exemple au travers de discussions
sur leurs centres d'intérêt (football, musique,...).
Si nous pouvons à nouveau déceler les dangers cités précédemment
et liés à la négligence du savoir et à la primauté de la relation,
nous pourrions même les prolonger. Ce style de leadership peut,
d'une situation d'enseignement, mener à une situation de formation
avec un excès envisageable : un glissement vers la fête,
a-fonctionnelle à l'ordre et a-structurelle à l'organisation. Or,
par essence la fête est éphémère. C'est donc tout le problème de
l'après-formation qui est soulevé, lourd de conséquences en termes
d'apprentissage ! Que va-t-il se passer une fois la fête ou la
formation terminée ? Les choses reprendront leur cours normal...
et les formés ne mobiliseront que très peu les acquis appris
(26).
Manipulateur (S+, E-, P+)
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À première vue, par ses accents sur la tâche et la participation,
ce style a tout pour séduire. Pourtant le désintérêt pour l'élève
nous amène à en faire le style le plus sournois et le plus
dangereux de notre grille. Par une certaine approche et une
présentation biaisée, le professeur induit des choix chez l'élève
tout en donnant à ce dernier l'impression que c'est lui qui les
fait et qu'il est en train de construire lui-même quelque chose
alors qu'il en arrive là où le maître le voulait.
Même si cette manipulation peut sembler lointaine, nous ne
pouvons en négliger la possibilité. Skinner tient d'ailleurs ces
propos : «Nous pouvons réaliser une sorte de contrôle sous lequel
les sujets contrôlés, tout en suivant beaucoup plus scrupuleusement
les règles que ce fut jamais le cas sous l'ancien régime, se
sentent néanmoins libres»
(27).
Médiateur (S+, E+, P+)
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L'orientation de leadership pédagogique «médiateur» réalise
l'intégration des trois axes « savoir-élève-participation »,
favorisant par là un climat où il fait bon travailler et où les
élèves non seulement prennent plaisir à travailler, mais aussi sont
stimulés à se prendre en charge et à développer leur esprit
critique et leur créativité
(28). Le médiateur est à
prendre au sens de Develay, un professeur dont la fonction n'est
pas de vivre une bonne relation avec l'apprenant, mais de faire en
sorte que celui-ci développe un bon rapport avec le savoir
(29). De cette façon, la
matière enseignée n'est pas une fin en soi, mais un moyen au
service d'une pédagogie axée sur l'appropriation au profit du
développement de la personne. C'est ainsi que les élèves
deviennent de véritables auteurs de leur apprentissage, sans en
être réduits à de simples produits ou objets d'apprentissage
(30).
La prise en compte (et la mise en application) des trois
dimensions du leadership pédagogique pour atteindre un style
médiateur modifie quelque peu les rapports de force existants. Par
sa position et par ses actes, l'enseignant suscite chez les élèves
certains comportements, certaines manières d'appréhender les
choses. Selon Postic, une certaine interdépendance des rôles
existe dans l'interaction entre l'élève et le professeur. «Au rôle
préférentiel de l'enseignant correspond le rôle complémentaire de
l'élève». Altet est du même avis : au travers de ses actes
pédagogiques, l'enseignant remplit des tâches en classe et amène
l'élève à répondre par d'autres tâches
(31). Les actions de
l'enseignant induisent chez l'élève des actes selon que
l'enseignant structure le savoir à la place et pour l'élève ou
qu'il l'assiste dans la construction de son savoir. L'enseignant
place ainsi l'élève dans l'un des deux systèmes d'activités
d'apprentissage (32) :
-
un système de réception-consommation du savoir : (situation où
l'élève est consommateur et acquiert des connaissance par
instruction : l'élève écoute, observe, donne une réponse, réagit
à des consignes, répète une réponse, donne une explication,
justifie sa réponse, exécute,...) ;
-
ou un système d'expression-production : (situation où l'élève
est producteur en s'appropriant les connaissances par l'action :
l'élève recherche, pose une question spontanément, propose
spontanément une réponse, a des initiatives, échange avec les
autres, donne son opinion, fait une hypothèse, évalue,...).
Comme son nom l'indique, le médiateur est le professeur qui est
le mieux à même d'instaurer la médiation que l'on attend de lui.
Médiation et non pas relation. La relation renvoie au rapport qui
peut exister entre deux personnes, deux associés. La médiation
quant à elle impose trois partenaires. «Le médiateur est toujours
entre deux individus dont il favorise la rencontre» (Develay).
Pour Avanzini, le professeur, en tant que médiateur du savoir, ne
doit pas se contenter d'exercer un rôle de transmission : «il a
moins à enseigner qu'à susciter chez l'élève le désir d'être
enseigné, moins à communiquer des connaissances qu'à provoquer le
désir d'en recevoir» (33).
Il devient dès lors aisé de comprendre l'énoncé de Claparède :
«l'antipathie pour un maître peut se traduire par une inaptitude
pour la branche qu'il enseigne». C'est un paradoxe propre à
l'enseignement : le message à transmettre est seulement
intellectuel et universel, alors que ce qui rend possible la
communication, c'est la modalité affective. C'est ce qui fait dire
à Avanzini que si certains élèves n'éprouvent aucun intérêt pour
les tâches scolaires, la raison est à chercher du côté des
enseignants dans le sens où les élèves «n'ont pas rencontré, au
cours de leur itinéraire scolaire, quelqu'un qui ait su créer,
sauvegarder ou réveiller cet intérêt».
C'est précisément à ce niveau qu'intervient le changement dû au
style médiateur du leadership pédagogique : un basculement d'un
système réception-consommation vers un système
expression-production, avec à la clé une modification du rapport de
force. Le pouvoir d'apprendre ne se situe plus seulement entre les
mains de l'enseignant mais est partagé entre les différents
acteurs, de même que la responsabilité d'apprentissage n'est plus
seulement du côté des apprenants mais aussi du côté de
l'enseignant. Du point de vue du professeur, cette nouvelle
répartition de pouvoir peut être vue comme une certaine perte en
termes de pouvoir formel, pouvoir légitime et pouvoir de sanction
(positive et négative). Mais celle-ci est largement compensée par
un gain en termes de pouvoir d'expert, pouvoir de référence et
pouvoir de persuasion, véritables clés du leadership.
Notons au passage que les rapports avec les autres acteurs de la
médiation éducative se voient eux aussi modifiés. L'enseignant
optant pour un style médiateur ne peut jouer cavalier seul. Il
doit avoir le soutien de la direction de son établissement scolaire
tant pour l'implémentation que pour le suivi. Il doit adopter ce
style de concert avec les autres enseignants s'occupant des mêmes
élèves (34). Il faut aussi
une certaines compréhension de la part des parents qui pourraient
être déroutés par un progrès académique moins visible dans le court
terme. Et le tout est à considérer en tenant compte du fait que
les individus seront toujours partagés entre des tendances
traditionnelles et des tendances novatrices, rendant un consensus
difficile sur ce qu'il convient le mieux de faire en matière
éducative (35).
Pour nous, l'idéal est atteint avec le style médiateur. La
recherche de l'harmonisation des trois dimensions devrait en effet
être un souci permanent de l'enseignant, et ce, dès le début de
l'apprentissage (36). Mais
à quoi pourrait servir cet idéal ?
Il peut, comme nous l'avons déjà mentionné, via un système
d'apprentissage d'expression-production, stimuler chez l'élève des
comportements qui l'amènent à chercher, à réfléchir, à construire,
à explorer, à prendre des initiatives.
Ceci nous permet de rejoindre le schéma de De Rosnay
(37) consacré à la
créativité. La situation engendrée par pareil style nous amène à
la zone de complexité génératrice de créativité avec, grâce aux
exigences du savoir, suffisamment d'ordre pour ne pas sombrer dans
l'anarchie, et avec suffisamment de liberté et de participation
pour ne pas tomber dans la sclérose. Le but de l'éducation et de
l'apprentissage n'est alors plus de faire de l'élève un
«apprenti-sage» se contentant de reproduire ce qui lui est enseigné
mais de l'aider à développer son «appren-tissage». La métaphore
éducative n'est plus celle du mur construit brique par brique qu'on
empile, mais bien celle de l'arbre (Trocmé-Fabre) dans un mouvement
de croissance, se diversifiant en multiples ramifications
(38).
Enfin dans un prolongement ultime, nous nous rappelons les propos
de Meirieu et Develay : «puisqu'on découvrait que les contenus et
les procédures appris en formation ne seraient pas utiles très
longtemps au cours de la vie professionnelle, il fallait bien se
demander si, à travers des apprentissages d'ordre technique et dans
l'acquisition d'habiletés relativement localisées, on ne
contribuait pas à construire quelque chose qui durerait plus
longtemps et pourrait être réinvesti ailleurs»
(39). C'est en fait toute
la question des compétences transversales
(40) et de la
transférabilité (41) des
compétences professionnelles mobilisables qui est ici au centre du
débat. Ces thèmes ont d'ailleurs été repris et adaptés par le
monde entrepreneurial. Selon l'OCDE la demande économique postule
aujourd'hui de nouvelles exigences, se traduisant par une demande
accrue de nouvelles compétences, plus larges, plus souples,
permettant aux individus d'évoluer dans des situations elles-mêmes
flexibles et mouvantes. Et ce qui demain donnera l'avantage, ce ne
seront pas les meilleures technologies, ce seront des hommes qui
pourront et voudront collaborer entre eux et qui, ensemble, auront
accès à la connaissance, l'utiliseront et l'appliqueront
(42). Et comme nous
l'avons souligné précédemment, c'est le style médiateur qui est le
mieux à même de stimuler chez l'apprenant la recherche,
l'exploration, la créativité... et donner non seulement le goût de
continuer à apprendre mais aussi les capacités nécessaires à
prendre lui-même en charge son apprentissage tout au long de sa
vie. Mais gardons-nous de prôner comme finalité suprême un
développement excessif de soi allant de pair à une productivité
exacerbée, sinon Boucher (reprenant Arthaud)
(43) aurait raison au sujet
de la déshumanisation de l'école...
Présentons sommairement d'autres possibilités de lecture que nous
suggère notre grille. En fait, en changeant le point de départ de
l'analyse ou le point de référence, nous envisageons le leadership
pédagogique avec d'autres facettes d'un kaléidoscope riche en
perspectives qui se rencontrent et se complètent, et qui toutes
font état de la même réalité au sein de la classe.
Les processus dégagés par le triangle pédagogique de Houssaye
peuvent être représentés dans notre modèle en croisant nos
variables deux à deux. Les axes 'élève' et 'savoir' sont les mêmes
des deux côtés. En ce qui concerne le pôle 'professeur', on peut
le situer sur un continuum créé à la manière de Tannenbaum et
Schmidt et ainsi le comparer à notre axe 'participation' : une
faible participation du professeur correspondant à une grande
participation 'positive' de l'élève à son processus
d'apprentissage, et inversement une grande participation de
l'enseignant correspondant à une participation 'négative' de
l'enseigné. Le processus «former» naît de la rencontre de l'axe
'élève' et de l'axe 'participation' 'positive'. Pour visualiser au
mieux le processus «enseigner», nous le placerions dans le plan
(44) à l'arrière du graphe,
mettant ainsi l'accent sur l'axe 'savoir' et l'axe 'participation'
'négative'. Enfin, nous opterions en ce qui concerne le processus
«apprendre» pour une représentation au devant de la grille afin de
bien mettre en évidence le rapport entre l'axe 'élève' et l'axe
'savoir' tout en soulignant une participation 'positive' de
l'élève.
Les trois éléments essentiels à un apprentissage retenus par
Meirieu dans ce qu'il appelle un modèle opératoire de
l'apprentissage, rencontrent bien selon nous nos trois axes. Se
mettre en situation «projet» renvoie à la participation de l'élève
à son apprentissage car celle-ci est favorisée et acquiert du sens
précisément dans la poursuite d'un but que s'est fixé l'élève.
Identifier les «invariants structurels» revient à décomposer le
savoir en notions clés et noeuds de difficultés. Enfin, considérer
la 'variable-sujet' nécessite de s'attacher à l'élève, et plus
particulièrement au rapport que ce dernier peut entretenir avec le
savoir (son style cognitif, son style de pilotage).
Nous pouvons également envisager la motivation à la lumière du
leadership pédagogique. Elle est comprise par Viau comme «un état
dynamique qui a ses origines dans les perceptions qu'un élève a de
lui-même et de son environnement et qui l'incite à choisir une
activité, à s'y engager et à persévérer dans son accomplissement
afin d'atteindre un but»
(45). Les composantes de
la motivation ne sont pas selon nous à interpréter comme des
variables venant se superposer à nos trois axes, mais sont à
comprendre comme des dimensions qui résultent de la prise en compte
des axes par le professeur : du croisement 'savoir x élève' va se
dégager la perception de la compétence ; du croisement
'participation x élève' va sortir la perception de la valeur de
l'activité ; du croisement 'savoir x participation' va ressortir la
perception de la contrôlabilité ; enfin du croisement des trois
naît la motivation (46).
La présentation que nous venons de donner de notre grille du
leadership pédagogique peut sans doute paraître aux yeux de
certains quelque peu simpliste, incomplète ou trop conceptuelle
(47). Pourtant, les
limites sont autant de perspectives qui restent à explorer afin de
consolider notre modèle. Ainsi, un travail d'observation en classe
s'avère nécessaire afin d'identifier les comportements
d'enseignants en vue de les situer dans l'espace approprié. Cette
réalisation doterait alors le modèle de véritables outils
opératoires et mobilisables dans des situations les plus diverses.
D'abord, dans une optique de formation initiale
(47), le modèle met les
accents sur les différents éléments à prendre en considération dans
une situation pédagogique. Bien plus, il pointe explicitement
quelques comportements types et certains travers associés, forçant
par là un travail réflexif du futur enseignant quant aux pratiques
à mettre en oeuvre (une connaissance plus approfondie et une
meilleure compréhension des concepts permettant une plus grande
objectivité).
Ensuite, en tant qu'outil de formation continuée, la grille
suscite une interrogation sur soi et une remise en question de ses
pratiques au sein d'une classe, permettant peut-être de prendre un
recul intérieur par rapport à une illusion sur soi-même qui
pourrait faire confondre les intentions et les comportements
effectifs.
Enfin, en tant qu'outil de management, elle offre la possibilité
non seulement de poser un 'diagnostic' individuel ou collectif au
sein d'une classe ou d'un établissement quant au style prédominant,
mais aussi de conseiller les enseignants sur les pistes à envisager
afin d'optimaliser des pratiques en soulignant l'axe trop ou trop
peu privilégié par rapport aux autres. Et dans un prolongement
ultime, la gestion scolaire pourrait également être envisagée en
transposant la grille de lecture à l'échelon direction des
établissements par une adaptation des axes (devenant dès lors :
Expertise, Enseignants, Participation). Nous reviendrions de la
sorte dans une optique tout à fait managériale, mais à un échelon
supérieur... tout un projet restant à construire...
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- (1)
-
KANT, E., Réflexions sur l'éducation, Paris, Vrin, 1968,
cité dans DEVELAY, M., Peut-on former les enseignants ?,
ESF Editeur, Paris, pp. 72-73.
- (2)
-
Nous avons à ce titre une conception de la frontière comme celle
décrite par Shimon Peres : une frontière souple qui loin de
marquer un arrêt ou une ligne de démarcation 'permet le
mouvement..., permet l'accès..., facilite le processus..., a une
valeur stratégique...' (et permet en ce qui nous concerne
d'utiliser des paradigmes propres à une discipline au sein d'une
autre). Et de continuer : 'Le concept de frontière souple a
d'autant plus d'intérêt pour un monde éducatif jaloux de son
territoire et fortement attaché à ses certitudes, qu'il exige la
recherche d'un accord sur la structure à élaborer dans les zones
sur lesquelles portent les discussions' (Shimon Peres in
TROCME-FABRE, H., Réinventer le métier d'apprendre, Les
Editions d'Organisation, Paris, 1999, p.50.)
- (3)
-
Ainsi, 'l'investissement dans l'éducation est un facteur clé
dans la création d'un avantage compétitif pour les nations' dans
DUPONT, P., Expertise des organisations scolaires, Dossier
1, Presses Universitaires de Mons, Mons, 2000, p. 46.
- (4)
-
Philippe MEIRIEU a par ailleurs bien souligné la difficulté du
métier d'enseignant qui doit tenir compte de l'écart entre 'la
demande sociale massive d'enseignement' et les modes de
fonctionnement de l'école.
-
(5)
-
Le statut en tant qu'identité sociale plus ou moins valorisée.
Il est à ce titre doublement différentiel car il implique une
certaine catégorisation sociale et une échelle de valorisation en
termes de prestige.
- (6)
-
in ALTET, M.,
La formation professionnelle des enseignants, PUF, Paris,
1994, pp. 140-141.
-
(7)
-
REY, B., Les relations dans la classe, ESF éditeur,
Paris, 1999, p. 88.
En outre, il souligne toute la complexité et le paradoxe qui
découle de cette position car ces décisions doivent, en partie,
être prises dans un mélange de hâte et de patience : hâte pour
justement maintenir l'attention des élèves au travers d'activités
stimulantes ; patience car il faut savoir faire la part à
l'inertie du groupe.
-
(8)
-
TARDIF, J.,
Pour un enseignement stratégique, L'apport de la psychologie
cognitive, Les Editions Logiques, Montréal, 1992, p. 305.
-
(9)
-
SERGIOVANNI, T.J.,
'Leadership and Excellence in Schooling', in Educational
Leadership, February 1984, pp. 4-13
-
(10)
-
Mentionnons quelques représentants de différentes approches :
Weber, Stogdill, Blake et Mouton, Hersey et Blanchard, Likert,
Hollander, Bass, Etzioni, Belanger, Dawson.
-
(11)
-
Avec notamment les notions de pédagogie (Raynal et Rieunier,
Develay), de méthode pédagogique (Avanzini), de champ pédagogique
(Altet), d'acte pédagogique (Postic).
-
(12)
-
Voir à ce sujet ALTET, M.,
Les styles d'enseignement : un instrument d'analyse de la
stabilité et de la variabilité des pratiques enseignantes, un
outil de formation à l'auto-analyse, in
Les sciences de l'éducation pour l'ère nouvelle, Caen,
Cerse, 1988, no 4-5, pp. 65 et suivantes. Elle donne
également une synthèse sur ce thème dans HOUSSAYE, J.,
La pédagogie : une encyclopédie pour aujourd'hui, ESF,
Paris, 1993, pp. 89-102. Dupont souligne également toute
l'importance et les effets du style d'enseignement : DUPONT, P.,
La dynamique de la classe, Puf, Paris, 1982, pp.
53-65.
Caron quant à elle parle de styles de gestion de classe :
CARON, J.,
Quand revient septembre..., Guide sur la gestion de classe
participative, Vol 1 et 2, Les éditions de la Chenelière,
Montréal, 1994 et 1997.
-
(13)
-
Voir BLAKE, R., MOUTON, J.,
Les deux dimensions du management, Les Editions
d'Organisation, Paris, 1980, 222 p. ; BLAKE, R., MOUTON, J.,
La troisième dimension du management, Les Editions
d'Organisation, Paris, 1987, 283 p.
-
(14)
-
REDDIN, W.J.,
Effective Management by Objectives, The 3-D method of MBO,
Mc Graw-Hill, New York, 1971, 224 p., et REDDIN, W.J.,
Managerseffectiviteit, (Managerial Effectiveness, traduit
de l'anglais par E. de Roo), Nive, Brussel, 1978, 341 p.
-
(15)
-
ANASTASSOPOULOS, J.-P., et alii,
Pour une nouvelle politique d'entreprise, PUF, Paris,
1985, 217 p.
-
(16)
-
Faire participer l'apprenant à son apprentissage est en effet
un outil que propose Berbaum afin de développer la capacité
d'apprendre (BERBAUM, J.,
Développer la capacité d'apprendre, ESF, Paris, 1992).
Giordan abonde dans ce sens lorsqu'il stipule que l'acquisition
des connaissances relève 'd'une activité d'élaboration propre à
un apprenant'. Altet fait remarquer que le rôle de l'enseignant
ne se limite plus à communiquer un savoir, un contenu tout fait,
mais qu'il est aussi de guider et d'accompagner l'élève dans ses
recherches, de l'amener à formuler des questions, à analyser des
données et à construire une réponse, et encore d'adapter les
interventions en fonction des besoins des élèves.
-
(17)
-
Cette échelle reprend les subdivisions suivantes :
manipulation, décoration ; politique de pure forme ; enfants
désignés mais informés ; enfants consultés et informés ; projet
initié par les adultes, décisions prises avec les enfants ;
projet initié et dirigé par les enfants ; projet initié par les
enfants, décisions en accord avec les adultes. (HART, R. A.,
Que signifie la participation des enfants, Edev News,
Unicef, bulletin de l'éducation pour le développement, vol 3,
no1, Genève, mai 1992, in BASTIEN, M.,
Pédagogie des droits de l'Homme, Université de
Mons-Hainaut, 1999, p. 86).
-
(18)
-
Notons que les trois variables retenues sont à prendre dans une
acception générale. Nous pourrions les décomposer en éléments
plus ou moins indépendants les uns des autres. Nous pourrions
concevoir une approche faisant appel à un nombre plus élevé de
dimensions, où les représentations géométriques céderaient alors
la place à des formules mathématiques plus abstraites. Mais, à
l'instar d'Anastassopoulos, cela nous importe peu car nous
risquerions d'y perdre en simplicité, représentativité et surtout
en accessibilité.
-
(19)
-
DEBARBIEUX, E., La violence dans la classe, ESF, Paris,
1990.
-
(20)
-
REY, B., Les relations dans la classe, ESF, Paris, 1999,
p. 98.
-
(21)
-
BASTIEN, M., Pédagogie des droits de l'Homme, Université
de Mons-Hainaut, 1999, p. 95.
-
(22)
-
Dans cette optique, la punition jouerait un rôle essentiel dans
cette tentative d'obtenir des 'corps dociles', tels que décrits
par Foucault 'comme objet et cible de pouvoir' (FOUCAULT, M.,
Surveiller et punir, Gallimard, Paris, 1975, p. 185). Voir
également Defrance lorsqu'il parle d'automatismes appris et
d'avenir automatisé (DEFRANCE, B., La violence à l'école,
Syros, Paris, 1992, p. 63).
-
(23)
-
Cette recherche d'admiration mène paradoxalement souvent à une
situation 'renversée', comme expliquée par Piveteau : 'le plus
instruit a besoin du moins instruit pour être perçu comme plus
instruit'. Ce qui rejoint tout à fait l'idée de Pauchant
appliquée au management : la déification du dirigeant a besoin
pour continuer d'exister de la dépersonnification de l'employé.
-
(24)
-
Trois qualités en fait sont à considérer : congruence,
considération positive inconditionnelle, compréhension empathique
(in ROGERS, C. , Liberté pour apprendre, Dunod, Paris,
1996).
-
(25)
-
À titre illustratif, nous pourrions mentionner le deuxième
grand reproche (après l'injustice de la punition) fait aux
enseignants par les élèves, soit leur incompréhensibilité. Et un
étudiant de faire remarquer : 'des fois on ne sait plus quand ils
rigolent ni quand ils sont sérieux, parce qu'il y en a, par
exemple, qui n'arrêtent pas de rigoler et, quand ils deviennent
sérieux, alors : boum ! Alors nous, on ne croit pas qu'ils sont
sérieux et on continue. Bon alors là, ça pleut : punitions,
heures de colle' (in DEBARBIEUX, E., op.cit, pp. 66-67).
-
(26)
-
Voir sur ce thème : GALAMBAUD, B., Les faces cachées de la
formation, Essai critique sur sa pratique en entreprise,
Privat, Agir, Toulouse, 1980.
-
(27)
-
Citons encore le discours qu'il fait tenir à son héros dans
Walden Two : 'Eh bien, que dites-vous de la planification des
personnalités ? Cela vous intéresse-t-il ? Et le contrôle des
caractères ? Donnez-moi les caractéristiques requises et je vous
fournis l'homme ! Que dites-vous du contrôle des motivations,
qui nous permettrait de créer les intérêts qui rendront les
hommes plus productifs et les feront davantage réussir dans leurs
entreprises ? [...] Mettons sous contrôle la vie de nos enfants
et voyons ce que nous pouvons faire d'eux.' De telles conceptions
nous plongent au c?ur du roman d'Huxley 'Le meilleur des
mondes'... avec toutes les 'horreurs' qu'il suscite...
-
(28)
-
Afin peut-être de devenir 'savant' au sens que lui prête
MacKinnon : 'pas simplement quelqu'un qui a accumulé des
connaissances, mais quelqu'un qui a la capacité de s'amuser avec
ce qu'il connaît, qui peut lâcher la bride à sa fantaisie
créatrice et changer le monde des apparences phénoménales en un
monde de constructions scientifiques' ; cité dans ROGERS, C.,
Liberté pour apprendre, Dunod, Paris, 19996, p. 179.
-
(29)
-
Houssaye emploie quant à lui la terminologie d'organisateur de
situation de formation.
-
(30)
-
Il est regrettable de constater que parfois les élèves sont
réduits à ce rôle par une pensée et une 'pédagogie' de type
technocratique qui voudrait transformer les individus en objets,
en simples récepteurs. La limite réside justement dans le fait
que l'objet d'apprentissage, l'individu, est aussi un acteur, un
sujet avec ses angoisses et ses aspirations provenant de ses
relations et de sa sphère sociale et familiale ; un sujet qui
développe aussi sa propre stratégie, qui peut se joindre à
d'autres, qui peut protester et s'opposer à ce qui lui est
proposé.
-
(31)
-
ALTET, M., La formation professionnelle des enseignants,
PUF, Paris, 1994, p.100.
-
(32)
-
ALTET, M., op.cit., pp. 65-66.
-
(33)
-
AVANZINI, G., Le temps de l'adolescence, Ed. Jean-Pierre
Delarge, Paris, 1978, p.73. Il ne faut toutefois pas tomber dans
une dérive paternaliste.
-
(34)
-
La raison est aussi à chercher du côté du savoir lui-même qui,
avec pareil style de leadership, se structure peut-être
différemment. Nous pensons en effet, par analogie avec le modèle
interculturel dans le domaine de l'éducation et de l'intégration,
que la construction du savoir doit alors suivre une logique
interculturelle et non plus se contenter d'une logique
multiculturelle. (Voir BERNABE, E.,
Construction du savoir et logique interculturelle, Essai,
travail présenté au cours Communication et Culture, Université
Libre de Bruxelles, Bruxelles, 2000)
-
(35)
-
'Dans les temps modernes il y a des vues opposées au sujet de
la pratique éducative. Il n'y a pas d'entente générale sur ce que
les jeunes doivent étudier, soit en relation avec la vertu, soit
en relation avec la vie ; on ne sait pas si leur éducation doit
être dirigée plus vers l'intellect que vers l'esprit? Et on ne
sait pas non plus si l'entraînement doit être dirigé vers des
choses utiles à la vie, vers celles conduisant à la vertu, ou
encore vers les choses non-essentielles. Les hommes ne prônant
pas la même vertu il est tout naturel qu'ils diffèrent quant à
la formation adéquate pour y accéder'. (Aristote ; traduction
libre)
-
(36)
-
Les trois premières années du cycle primaire sont en effet
capitales afin de faire découvrir à chacun ce qu'il a de bon, ce
qu'il peut réaliser (et non pour déjà l'enfermer dans une sorte
d'habitus de passivité). De ce point de vue, elles devraient être
donc confiées à des enseignants d'une très grande patience et
d'une psychologie très avertie. (BRACQ, R., in DUPONT, P.,
Créer un climat d'école?c'est?jeter des ponts !,
Université de Mons-Hainaut, 1998, p. 52)
-
(37)
-
De ROSNAY, J.,
L'homme symbiotique : regards sur le troisième millénaire,
Seuil, Paris, 1995.
-
(38)
-
Le cri d'alarme déjà lancé par Einstein illustre d'ailleurs
bien cette nécessité de complexité : 'c'est un véritable miracle
de voir que les méthodes modernes d'instruction n'ont pas encore
étouffé la saine curiosité intellectuelle ; cette petite plante
délicate, en plus d'encouragement, a surtout besoin de liberté ;
sans quoi elle s'étiole et ne manque pas de périr'.
-
(39)
-
MEIRIEU, P., DEVELAY, M.,
Emile, reviens vite... ils sont devenus fous, p. 138.
-
(40)
-
REY, B., Les compétences transversales en question, ESF
Editeur, Paris, 1996.
-
(41)
-
HOUSSAYE, J.,
Ecole et vie active, Résister ou s'adapter, Delachaux et
Niestlé, Neuchatel-Paris, 1987.
-
(42)
-
Voir toute la question liée à l'employabilité dans Fondation de
l'Entreprise,
La société de la connaissance, Aspects de management et
d'organisation, Actes du colloque organisé le 7 octobre
1998, FDE, Bruxelles, 1998.
-
(43)
-
BOUCHER, L.-P.,
L'humanisation des écoles secondaires : un processus
d'auto-développement organisationnel, in DUPONT, P.,
Gérer un établissement scolaire aujourd'hui..., Actes du
colloque du 21 mai 194, UMH, Mons, 1984, pp. 45-63.
-
(44)
-
De par le principe du tiers exclu, il s'agit alors bien d'un
plan.
-
(45)
-
VIAU, R., La motivation en contexte scolaire, De Boeck
Université, Paris-Bruxelles, 2ème édition, 1999.
-
(46)
-
Il est ici question d'une théorie de processus (un peu à
l'instar du système motivationnel Valence - Instrumentalité -
Expectation de Vroom) : il ne s'agit pas de faire la somme des
éléments mais bien leur produit? La démotivation (à distinguer de
l'a-motivation) devient dès lors intéressante à étudier en la
rapprochant de l'impuissance apprise de Seligman.
-
(47)
-
Nous reprendrions alors à notre décharge les mots d'Astolfi :
'La pensabilité, je dirais, du modèle théorique a été première,
puis cela a donné lieu à toute une série d'observations, de
vérifications.' (in DUPONT, Expertise Pédagogique,
Université de Mons-Hainaut, 1999).
-
(48)
-
Ceci renvoie à la formation des enseignants qui devraient eux
aussi être confrontés lors de leur apprentissage au métier
d'enseignants à des professeurs du style 'médiateur'. Car 'ce qui
est reproduit par les enseignants, c'est d'abord la structure de
leur propre formation, le modèle implicite qu'elle constitue et
non pas ce qui leur est conseillé de faire'. SCHEFFKNECHT, J.-J.,
Le métier de formateur, Conseil de l'Europe, Strasbourg,
1975, p. 10 in MEIRIEU, P.,
Enseigner, scénario pour un métier nouveau, ESF éditeur,
Paris, 1993, p. 105.
© ACELF, Québec 2001.
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