Origines et incidences des nouveaux rapports de force dans la
gestion de l'éducation
Éducation et francophonie, Volume XXIX,
No 2, automne 2001.
Les directions générales et les
commissaires scolaires :
Liaisons dangereuses ?
Lyse LANGLOIS, professeure
Département des sciences de l'éducation,
Université du Québec à Trois-Rivières, (Québec) Canada.
Les directions générales et les commissaires scolaires :
Liaisons dangereuses ?
Cet article traite de la dimension morale du
processus décisionnel de onze directions générales et douze
commissaires scolaires de la province de Québec. Les deux groupes
d'acteurs et d'actrices occupent deux sphères distinctes soit la
sphère administrative et la sphère politique des établissements
scolaires. Malgré cette distinction, ces deux instances assument
un travail conjoint dans le but d'assurer la bonne marche de la
mission éducative. Cet article est le fruit d'une recherche qui a
débuté à l'hiver 2001 et qui a été subventionnée par un fonds
institutionnel. Pour analyser la dimension morale du processus
décisionnel, nous avons utilisé un cadre multidimensionnel éthique
(Starratt (1991)). Ce
cadre a été modifié au cours de nos recherches antérieures afin de
le rendre plus opérationnel
(Langlois (2000)). Les
résultats de cette étude démontrent que plusieurs liens unissent
les deux groupes mais certaines tensions demeurent créant parfois
des obstacles à la bonne marche de l'organisation. Dans l'action
des délibérations, il a été possible de relever la présence
d'approches éthiques pour les directions générales et les
commissaires. Quoique le titre de cet article peut laisser
présager qu'un certain danger persiste entre les deux
groupes, les résultats nous ont plutôt démontré que le
danger réside plutôt au sein même du conseil des
commissaires. La lecture de nos résultats permettront de justifier
cette constation.
Directors General and School Board Commissioners : Dangerous
Liaisons?
This article deals with the moral dimension of
the decisional process of eleven directors general and twelve
school board commissioners in the province of Quebec. The two
groups of actors occupy two distinct spheres, that is, the
administrative sphere and the political sphere of school
establishments. Despite this distinction, these two authorities
work together with the aim of ensuring the smooth operation of the
educational mission. This article is the fruit of a research
project that began in the winter of 2001 and was subsidized by an
institutional fund. To analyse the moral dimension of the
decisional process, we used a multidimensional ethics framework
(Starratt (1991)).
This framework was modified during the course of our previous
research in order to make it more operational
(Langlois (2000)). The
results of this study demonstrate that several bonds unite the two
groups but certain tensions remain, sometimes creating obstacles to
the smooth running of the organization. During deliberations, it
was possible to call attention to the presence of ethical
approaches for the directors general and the commissioners.
Although the title of this article may imply that there is a
certain danger that persists between the two groups, the results
demonstrated instead that the danger resides within the board of
commissioners itself. Reading our results will allow the
justification of this observation.
Las direcciones generales y las comisiones escolares : ¿Relaciones
peligrosas?
Este artículo aborda la dimensión moral del
proceso de toma de decisiones de once direcciones generales y de
doce comisarios escolares de la Provincia de Quebec. Los dos
grupos de actores y actrices ocupan dos esferas distintas, es decir
la esfera administrativa y la esfera política de los
establecimientos escolares. A pesar de esta distinción, las dos
instancias ralizan un trabajo conjunto con el objetivo de asegurar
el buen funcionamiento de la misión educativa. Este artículo es el
fruto de una investigación que empezó en el invierno 2001 y que fue
subvencionada por un fondo institucional. En el análisis de la
dimensión moral del proceso de toma de decisiones, utilizamos un
cuadro ético multidimiensional
(Starratt (1991)).
Durante nuestras investigaciones anteriores modificamos este cuadro
con el fin de volverlo más operacional
(Langlois (2000)). Los
resultados de este estudio demuestran que varios vínculos unen a
los dos grupos aunque ciertas tensiones permanecen y a veces crean
obstáculos para el buen funcionamiento de la organización. Durante
las deliberaciones, fue posible identificar la presencia de puntos
de vista éticos entre las direcciones generales y los comisarios.
Aunque el título de este artículo puede hacer pensar que persiste
un cierto "peligro" entre los dos grupos, los resultados nos
demuestran que el "peligro" reside más bien en el seno mismo del
consejo de comisarios. La lectura de nos resultados pemitirá
justificar esta constatación.
Au Québec, les commissions scolaires sont administrées par un
conseil des commissaires dont la composition et le fonctionnement
sont réglés par la Loi sur l'instruction publique. Selon
Garant (1992), le conseil
des commissaires constitue le centre décisionnel de la commission
scolaire. Composé de membres désignés lors des élections scolaires
et de personnes élues par des groupes définis, le conseil des
commissaires règle par l'adoption de résolutions et de règlements,
votés au cours des séances, le fonctionnement de la commission
scolaire.
La direction générale est selon les propos du même auteur, le
fonctionnaire cadre en chef de la commission. Il est nommé et
congédié par le vote d'au moins les deux tiers du conseil des
commissaires ayant droit de vote. La direction générale assiste le
conseil dans l'exercice de leurs fonctions et pouvoirs; elle assume
la gestion courante des activités et ressources de la commission
scolaire, veille à l'exécution des décisions et exerce les tâches
que lui confie le conseil.
Schéma 1 : Structure décisionnelle entre les deux instances
Le présent article comporte trois parties. La première a pour
objet de présenter des éléments normatifs et législatifs propres à
restituer le contexte général dans lequel évolue les gestionnaires
scolaires québécois. Le profil de la seconde partie met en
évidence la littérature qui insère les notions éthiques dans la
gestion scolaire. Dans cette partie, on s'arrêtera à un modèle
conceptuel qui épouse trois perspectives éthiques contemporaines.
On s'appliquera à définir et à expliquer ces dimensions morales.
En dernier lieu, nous livrerons quelques résultats préliminaires
d'une étude effectuée à l'hiver 2001 qui avait pour objectif de
mettre en évidence les actions morales des directions générales et
commissaires scolaires dans leur démarche de résolution de problème
complexe.
Au Québec, l'élément majeur qui a donné le coup d'envoi dans les
mécanismes démocratiques du système éducatif a été la Grande Charte
de l'éducation (1960). Les commissaires ont été pendant longtemps
et ce de 1846 à 1971, nommés par le Lieutenant-Gouverneur en
conseil et par l'Archevêché de Québec ou de Montréal. À partir de
1971 (1), les commissaires
sont élus au suffrage universel dans toutes les commissions
scolaires. La loi de 1979 donnera aux parents la possibilités
d'une plus grande participation au processus décisionnel en
permettant à un des membres du comité de parents de siéger au
conseil des commissaires mais sans droit de vote. Le droit de
parole leur est tout de même accordé. Plusieurs lieux de
participation et de consultation obligatoires sont instaurés :
comités de parents, comités d'écoles et conseils d'orientation.
Les parents ne sont pas seuls à participer, grâce à ces nouveaux
moyens, aux orientations de l'école. Les élèves ont aussi, sous la
forme d'un conseil étudiant, une tribune où on leur reconnaît le
droit de parole sur différents sujets.
La loi de 1989 a confirmé la gestion de participation des
principaux agents locaux à la gestion de l'éducation et à la
consultation obligatoire. Par exemple, le conseil d'orientation,
composé en majeure partie de parents, a un pouvoir décisionnel sur
des objets déterminés par la loi. Toutefois, ce conseil sera aboli
pour être remplacé par le conseil d'établissement en 1998.
Après être allé de l'avant avec la demande à Ottawa de retirer
l'application de la section 93
(2) de l'acte constitutionnel
(1867), et après avoir adopté une loi pour créer des commissions
scolaires linguistiques (loi 109), une autre Loi sur l'instruction
publique (1998) est votée. Cette dernière instaure une nouvelle
division de l'exercice des pouvoirs, notamment la décentralisation
des divers pouvoirs aux écoles, présentement exercés par les
commissions scolaires. Cette loi a créé une nouvelle instance;
celle citée précédemment, le conseil d'établissement dans lequel on
retrouve une représentation paritaire entre les parents et les
membres des personnels scolaires. Cette loi est un pas crucial
vers un renouveau du système scolaire québécois surtout à l'échelon
de l'école. Toutefois, pour
Smith & Foster (1998), le
transfert de la compétence administrative au profit des écoles rend
le rôle de la commission scolaire ambivalent.
Tous ces changements - réformes successives et amendements à la
Loi sur l'instruction publique - ont bouleversé le paysage éducatif
québécois depuis une quarantaine d'années. Ils ont été souvent
justifiés au nom d'une justice sociale et d'une plus grande
démocratie : participation des parents, des élèves, des personnels
enseignants, non-enseignants et de la communauté au processus
décisionnel. Mais cette démocratie tant recherchée est-elle
réellement implantée au sein des instances décisionnelles ? Les
décisions reflètent-elles un souci constant de justice sociale pour
les principaux concernés, c'est-à-dire les élèves ? Comme
l'affirme J. Smith,
(...) if schools are to be the critical and enquiring
communities necessary for a democratic way of life, then the
leadership within them will have to be more educative and
pedagogical in various ways, rather than bureaucratic and
authoritarian. (Smith (1989,
p. 5))
C'est à partir de ces interrogations et aussi à partir des
transformations des structures scolaires québécoises que nous avons
voulu scruter de plus près un groupe de décideurs - les directions
générales et les commissaires - dans l'exercice de leur leadership.
Plus spécifiquement, nous avons analysé les dilemmes moraux qu'ils
disaient avoir au moment de leur prise de décision. Par l'analyse
du dilemme, il est possible de faire ressortir la présence ou non
d'éléments éthiques. C'est à partir de cet aspect que nous allons
dégager les liens et les tensions que peuvent entretenir les deux
groupes.
Depuis une douzaine d'années, on remarque un intérêt grandissant
pour les dimensions éthique ou morale dans le champ de
l'administration scolaire. D'ailleurs, plusieurs chercheurs
reconnaissent la présence de ces dimensions dans les décisions
administratives
(Hodgkinson (1991) ;
Greenfield (1986) ;
Strike, Haller & Soltis
(1998) ;
Starratt (1991), (1994),
(1998) ;
Sergiovanni (1992) ;
Marshall (1993)).
Malgré la reconnaissance obtenue due en grande partie au changement
paradigmatique en administration scolaire
(Greenfield (1973)),
les chercheurs bénéficient de peu d'outils d'analyse pour explorer
cette facette de la gestion.
L'intérêt pour l'éthique au Québec s'est surtout manifesté vers
le début des années 1990. Le rapport du
Conseil supérieur de l'éducation
(CSE) de 1989-90 encourage le développement d'une compétence
en éthique dans les institutions d'enseignement. R. Bisaillon,
présentement sous-ministre de l'éducation prenait position à
l'égard de ce besoin en éthique :
Nous sommes aussi convaincus que le système
d'éducation ne peut plus avancer s'il n'est pas fondé sur la
responsabilité des individus dans les établissements, s'il ne fait
appel aux responsabilités des gens et non plus seulement au
respect des normes et des consignes.
(Bisaillon (1994,
p. 91))
Par cette affirmation, nous pouvons percevoir la position du CSE
qui s'inscrit au-delà d'une approche juridique. C'est une position
très près des nouveaux développements éthiques venant du monde
anglo-saxon. La distinction entre les deux courants - juridique et
éthique - est importante. L'approche juridique serait le fruit de
la tradition déontologique qui est inscrit dans l'horizon du droit.
Selon Legault (1999),
c'est suite à la première loi sur les corporations professionnelles
(1973) qu'une réglementation a été implantée entraînant avec elle
une liste de sanctions et d'obligations professionnelles. Selon le
même auteur, la conduite humaine est plus régularisée sous cette
approche. Quant à l'approche éthique plusieurs définitions
foisonnent dans les domaines des théories morales et de la
philosophie. À titre d'exemple, quelques chercheurs
(Campbell-Evans (1991))
réservent le terme éthique dans une catégorie particulière appelée
valeur transrationnelle. Pour P. Ricoeur, les mots éthique et
moral ont la même signification :
« rien dans l'étymologie ou dans l'histoire de
l'emploi des termes ne l'impose. L'un vient du grec, l'autre du
latin; et les deux renvoient à l'idée intuitive de moeurs »
(Ricoeur (1990,
p. 200)).
P. Begley englobe ces concepts et affirme que (l')
« Ethics represent a particular type of social / collective
values of a transrational nature. »
(Begley (2000)). Cette
définition se rapproche de celle de C. Hodgkinson. Quant à nous,
l'emploi du mot éthique ou moral se fait indistinctement tout en
étant enraciné dans une ou plusieurs orientation(s) spécifique(s).
Les valeurs fournissent l'ossature à cette ou ces orientation(s) et
serviront à désigner le but final pratique de la raison. De plus,
notre position rejoint aussi celle de G. Legault qui affirme que
l'approche éthique
« (...) renvoie la personne à elle-même, à son propre désir
d'être juste et de créer des liens significatifs avec les autres
et avec son environnement. »
(Legault (1999, p. 73)).
Sous cette approche la conduite humaine est donc auto-régularisée
par le libre arbitre de l'individu.
Actuellement, les théories morales reconnaissent deux
orientations éthiques spécifiques : la justice
(Kant (1994) ;
Kolhberg (1981) ;
Rawls (1971)) et la
sollicitude (Gilligan
(1982) ;,
Noddings (1984) ;
Brown et alii
(1988)). Pour bien comprendre ces orientations qui seront
reprises dans l'analyse de nos résultats, nous allons les définir
pour être en mesure d'en saisir toute la complexité.
Il existe présentement deux grandes écoles de pensée en ce qui
concerne la justice. La première école remonte à T. Hobbes et
J. Locke au XVIIe siècle et trouve son expression
contemporaine dans les travaux de
Rawls (1971). La première
école vise à promouvoir l'individu indépendamment des relations
sociales, celles-ci étant uniquement basées sur l'acquisition de
certains avantages. Par conséquent, elles sont artificielles et ne
sont gouvernées que par des intérêts personnels. Les seules
valeurs importantes sont la volonté et les préférences
individuelles. Le contrat social correspondant à cette école de
pensée est celui par lequel les individus s'entendent pour
abandonner un peu de leur liberté en échange de la protection de
l'État. Ainsi que le dit Sullivan, la justice sociale est perçue
comme « une technique sociale servant à harmoniser les besoins
et les désirs d'individus autonomes et indépendants les uns des
autres dans la société. »
(Sullivan (1986,
p. 192)).
La deuxième école de pensée est celle qui remonte à Aristote, à
Rousseau, à Hegel, à Marx et à Dewey. Cette école affirme que
c'est par l'expérience et en vivant en société que chacun apprend
les leçons de moralité. Cette participation à la vie de la
communauté enseigne aux individus comment considérer leur propre
conduite en termes de plus grand bien commun pour la communauté.
Le sens civique est une initiative et une responsabilité partagées
entre les personnes dévouées au bien-être mutuel. La justice est
ici enracinée dans la pratique au sein de la communauté.
Comme on peut le constater, deux sens sont donnés à la justice.
Dans la première école, il s'agit d'une justice qui distingue
l'individu de la société, les relations sociales étant gouvernées
par un contrat par lequel chacun abandonne un peu de liberté en
échange d'une certaine protection. C'est une justice basée sur des
choix individuels. Dans l'autre école, l'individu est considéré
comme inséparable de la société, son développement s'effectuant par
la participation qui devient un apprentissage pour un plus grand
bien commun. Cela présuppose une certaine forme de consultation
avec les pairs. Il s'agit ici d'une justice comprise comme le
choix d'une communauté en vue de diriger ou de gouverner avec
justice.
L'intention de ceux et celles qui agissent selon cette
orientation est de viser l'autonomie de façon responsable selon un
mode de coopération. Cette intention consiste à promouvoir un
ordre social juste à l'intérieur de l'organisation scolaire, qui se
réalisera par la collaboration de tous les individus impliqués dans
la communauté scolaire.
Dans une démarche de résolution de problème qui implique un
dilemme moral, les individus agissent selon une logique
rationnelle, abstraite de tout contexte. La conduite humaine est
régularisée par des caractéristiques propres au monde de la
justice. À ces caractéristiques, s'ajoutent des valeurs
spécifiques. Le Tableau 1 suivant les résume :
TABLEAU 1 - Caractéristiques de la
justice |
- la réparation des torts
- la punition justifiée
- la récompense méritée
- la sanction proportionnelle à la gravité de l'erreur
- l'application impartiale ou égale des règles
- suivre la procédure
- adopter un point de vue impartial et juste
- l'équité des échanges en vue d'un avantage mutuel
- l'égalité des chances
- le droit de donner sa version des faits
- encourager la participation démocratique
- la consultation obligatoire
- la répartition adéquate des ressources
|
Valeurs : devoir, responsabilité, égalité
pour tous. |
Celle qui a développé et popularisé ce concept est la chercheuse
Gilligan (1982) par ses
différents travaux visant à mieux saisir l'orientation morale
spécifique des femmes. Plusieurs chercheurs venant du courant
féministe relationnel (Brown
et alii (1988) ;
Noddings (1984) ;
Lever, Lyons, Tronto, Ruddick,
Fraisse (1988)) ont affirmé que les théories de la justice et
du droit ne reflètent que des priorités intellectuelles dites
rationnelles. Elles occultent toute une dimension qui prend son
sens dans le relationnel. L'orientation de la sollicitude se
concentre sur les exigences des relations interpersonnelles, non
pas d'un point de vue contractuel ou légal mais du point de vue du
respect absolu.
Pour le chercheur américain
R. Starratt (1991),
manifester de la sollicitude exige d'être fidèle aux autres, ce qui
implique une volonté de reconnaître le droit de chacun d'être ce
qu'il est et une ouverture pour accueillir chacun avec une loyauté
authentique dans la relation. Ce type d'éthique exige une
reconnaissance de l'autre pour ce qu'il est. Il requiert aussi une
attitude d'ouverture pour accueillir chacun dans ses
particularités, il explore les conditions nécessaires pour
instaurer et maintenir la confiance, la franchise et une bonne
communication. L'éthique de la sollicitude va au-delà d'une
relation superficielle basée uniquement sur une obligation légale.
Elle établit des relations selon un rapport d'estime, de respect
mutuel et de contrat loyal entre les individus.
Dans une démarche de résolution de problème qui implique un
dilemme moral, la conduite humaine se régularise au contact des
autres par des caractéristiques propres à la sollicitude. Le
Tableau 2 suivant résume les éléments reliés à la
sollicitude et met en évidence les valeurs spécifiques à ce
concept.
TABLEAU 2 - Caractéristiques de la
sollicitude |
- être présent et à l'écoute
- établir la confiance dans les relations sociales et
l'alimenter
-
se sentir blessé ou troublé par la souffrance de l'autre
- s'assurer que la personne va mieux suite à un conflit
-
partager la responsabilité de la sécurité et du bien-être de
chacun
- préserver les liens et l'harmonie dans l'organisation
- éviter de blesser l'autre, préserver sa dignité
- prêter attention à l'autre
- répondre aux besoins
- offrir une seconde chance
- maintenir une communication ouverte
|
Valeurs : l'empathie, la bienfaisance, la
compassion, l'amour, la bienveillance, le service. |
Comme il a été affirmé précédemment, dans le champ de la théorie
morale, seules les orientations de justice et de sollicitude sont
celles officiellement reconnues.
La troisième approche, celle de la dimension critique, demeure
encore peu explorée dans le champ de l'éthique. C'est au cours de
nos recherches que nous avons pu dresser une typologie des grandes
caractéristiques pouvant être associées à cette éthique
(Langlois (2000)).
C. Gilligan a avancé l'idée que cette dimension soit insérée au
concept de la sollicitude. Malgré cette affirmation, l'auteure a
peu élaboré sa pensée. Nous avons donc retenu, tout comme Starratt
l'avait fait, la dimension critique comme étant une orientation
morale propre. La conduite humaine sous cette orientation est
régularisée par des caractéristiques propres au concept. Le
Tableau 3 suivant résume les éléments et les
valeurs associés à la critique.
TABLEAU 3 - Caractéristique de la
critique |
- mettre en évidence les jeux de pouvoir, le lobbying et les
conflits d'intérêts;
- mentionner les injustices, les biais raciaux, sexismes et
discriminatoires;
- mettre en évidence les bénéfices disproportionnés;
- découvrir le groupe avantagé par rapport aux autres;
- conscientiser les intervenants sur les arrangements, le
pouvoir, les privilèges et les jeux d'influence;
-
rechercher le consensus par la voie de la délibération en vue
de faire triompher ce qui est commun sur ce qui divise:
l'entente, l'accord argumenté et justifié;
- démystifier le langage technique utilisé afin d'aider à la
compréhension;
- les demandes de reconnaissance;
-
la pratique de la discussion argumentée la plus ouverte et la
plus libre possible (l'égalité et la liberté des participants
au débat : pas de rapports d'autorité, de domination ou de
contrainte;
-
le principe de l'argumentation : toute affirmation peut être
discutée : l'argument qui résiste à toutes les objections est,
provisoirement, le meilleur, c'est-à-dire le plus rationnel;
- le libre arbitre;
- le principe de la réversibilité : tout accord doit pouvoir
être remis en question si des arguments nouveaux
apparaissent.
|
Valeurs : la transparence, l'émancipation,
l'habilitation.
|
© Langlois et Starratt, 2000.
Actuellement, peu de modèles conceptuels existent en
administration scolaire traitant spécifiquement des dimensions
éthiques dans un processus décisionnel. Au cours de nos
recherches, nous avions retenu le modèle de
Starratt (1991) pour
son lien avec les nouveaux développements en théories morales. En
effet, l'audace de Starratt a été de présenter trois approches
conçues en interdépendance. Ceci était assez courageux de
présenter l'éthique de la sollicitude en interdépendance avec la
justice compte tenu des nombreuses batailles théoriques qui
régnaient à l'époque entre les deux orientations. L'éthique de la
critique a été ajoutée compte tenu de son caractère essentiel à
toute démarche de résolution.
C'est donc à partir de ces trois orientations que nous avons
cherché à repérer les actions morales des individus pouvant être
présentes dans leur processus décisionnel. Par la suite, chaque
action morale a été identifiée selon le cadre conceptuel retenu.
Nous avons procédé au moyen d'entrevues semi-structurées
(Spradley (1979)) à
partir de notre instrument de mesure
(Langlois & Starratt
(2000)). Chaque rencontre a été enregistrée et écrite pour
ensuite être retransmise aux participants pour des fins
d'approbation. Dans un processus de triangulation, nous avons
soumis une première catégorisation à un traitement quantitatif
effectué à l'aide du logiciel ALCESTE
(Reinert (1990)).
L'utilisation de ce logiciel permet de raffiner la première
catégorisation et de vérifier si d'autres groupements peuvent être
faits. Finalement, l'analyse factorielle des correspondances nous
a permis de tracer les frontières entre les différents mondes
lexicaux des directions générales et des commissaires grâce à une
analyse discriminante du vocabulaire propre à chacun de ces mondes
et absent des autres.
Les directions générales
Dans le processus décisionnel des directions générales nous avons
pu constater la présence d'approches éthiques. La plupart
utilisent une à deux éthiques pour être en mesure de mieux évaluer
leur dilemme. Les règles, les normes et la convention collective
servent de point de repère pour aider le groupe administratif à
prendre une décision. Une forte préoccupation est manifestée par
les cadres masculins à l'effet de prendre une décision juste. Par
décision juste, les participants affirment rechercher une certaine
répartition égale visant à respecter les besoins de la
collectivité. Pour les directeurs, les critères et les politiques
établis représentent l'armature qui préservera l'égalité. Quant
aux cadres féminins, on remarque une légère différence. Les règles
et les normes administratives servent de point de repère mais ne
constituent pas l'élément essentiel à retenir. Le groupe féminin
fait ressortir certains éléments proches du concept de l'équité.
Les directrices semblent préoccupées par des politiques qui
seraient en contradiction avec ce concept. Ce groupe manifeste
plus ouvertement la rigidité d'un certain corset réglementaire qui
les empêcherait d'agir plus librement dans de nouvelles situations.
Pour ces dernières, le cadre réglementaire actuel ne règle pas les
iniquités et n'offre pas toujours de réponses adéquates. Afin
d'atténuer cette tension morale, les directrices utilisent
plusieurs caractéristiques associées à l'éthique de la sollicitude.
Elles cherchent à rencontrer les personnes touchées par la
situation, tentent de les écouter pour, par la suite, leur
expliquer les circonstances qui les ont amenées à prendre cette
décision. Le groupe des directeurs ayant plus de quinze ans
d'expérience a aussi les caractéristiques de l'éthique de la
sollicitude.
Autre caractéristique associée cette fois-ci à l'éthique de la
critique concerne la notion de consensus. Cet élément se manifeste
lors d'un désaccord avec le groupe politique. Les éléments
utilisés par le groupe administratif, en particulier les femmes et
les hommes ayant plus de quinze années d'expérience, seront de
chercher les éléments communs plutôt que les éléments qui divisent.
De rassembler ces éléments, de les argumenter afin de pouvoir les
justifier et en arriver aussi à un consensus. Quant au groupe de
cadre ayant en moyenne d'un an à dix ans d'expérience (masculin);
ils utiliseront des éléments venant du cadre bureaucratique et
juridique.
Les commissaires
Dans le processus décisionnel des commissaires, nous avons pu
identifier des éléments appartenant à la sollicitude, à la critique
et à la justice. L'éthique qui est en évidence est celle de la
critique. Plusieurs commissaires perçoivent des injustices dans le
système et tentent de les dénoncer. Cet état de fait les amène à
découvrir les groupes plus avantagés au détriment des autres. De
plus, les commissaires semblent fortement préoccupés par la
transparence du processus décisionnel. Pour certains, il n'est pas
rare de vouloir remettre en question une décision prise
antérieurement suite à la découverte d'éléments nouveaux. Ceci ne
fait pas l'unanimité dans le groupe. D'autres préfèrent ne pas
revenir sur une décision afin de préserver le bon fonctionnement
des réunions. L'éthique de la critique est ici associée de très
près à l'éthique de la justice. Suite à la perception de certaines
injustices, les commissaires tentent de les modifier afin de
rétablir l'égalité pour tous.
Les nouveaux commissaires qui débutent leur mandat manifestent
plus fortement les caractéristiques de la sollicitude. Ce groupe
de commissaires se préoccupe du bien-être des élèves, du climat
organisationnel de l'école et se concentre sur la prévention des
conflits. Les questions pédagogiques retiennent aussi leur
attention.
À la suite de ces quelques résultats
(3) préliminaires nous allons
maintenant mettre en évidence les liens et les tensions que peuvent
entretenir les deux instances.
Les liens perçus
Force est de constater que dans le processus décisionnel des
directions générales et des commissaires, on remarque plusieurs
approches éthiques utilisées pour les aider à prendre une décision.
En effet, on a pu remarquer la présence de la sollicitude, de la
justice et de la critique. Selon le modèle de
Langlois & Starratt
(2000), l'idéal d'un leadership éthique est l'intégration des
trois dimensions éthiques dans la démarche de prise de décision.
Nos participants intègrent une à deux dimensions éthiques dans
leur évaluation mais n'utilisent jamais les trois facettes pour
évaluer la situation sous ces angles d'analyse éthique. Toutefois,
nous pouvons affirmer et ce, sans hésitation que ces deux groupes
manifestent une compétence pouvant être associée à l'éthique de la
sollicitude, à l'éthique de la justice et l'éthique de la critique
mais avec une forte dominante en éthique de la sollicitude.
Ces regards éthiques lorsqu'ils sont vus en complémentarité
peuvent aider à maintenir une certaine cohésion de groupe
favorisant ainsi des liens organisationnels beaucoup plus unit.
Outre ce premier lien, il nous a semblé que, dans cette étude,
certains groupes avaient des affinités plus grandes que d'autres.
À titre d'exemple, il semble que les directrices générales de cette
recherche ont des liens éthiques similaires aux commissaires
scolaires qui débutent dans leur fonction. En effet, nous
constatons qu'en début de mandat, les commissaires sont fortement
orientés vers l'éthique de la sollicitude et cette dernière
représente l'élément moteur de leur prise de décision. Les
directrices générales ont aussi des affinités éthiques identiques
avec les directeurs qui ont une expérience de 15 ans et plus dans
la fonction. Leur processus de résolution de problème révèle
plusieurs points communs. Ici encore l'éthique de la sollicitude
est utilisée pour prévenir les conflits. De plus, nous constatons
que leur pouvoir décisionnel est équilibré avec cette éthique.
Malheureusement, notre recherche ne nous révèle pas si cette
orientation éthique dominante chez les femmes directrices
générales, les directeurs généraux expérimentés et les commissaires
scolaires en début de mandat est exprimée en tant que vertu
(MacIntyre (1981) ;
Noddings (1984)) ou
d'un attribut relationnel développé selon les approches féministes
en théorie morales.
Les données préliminaires analysées dans cette recherche nous
révèlent des liens entre certains groupes mais aussi des tensions.
Toutefois, nous tenons à préciser que ces tensions doivent être
perçues comme étant un regard différent porté sur une situation
donnée.
Les tensions perçues
Il semble que les directeurs généraux qui débutent dans leur
fonction aient des différences marquées avec le groupe des
commissaires débutants. Les directeurs vont être enclins à
utiliser plus facilement les règles administratives et
bureaucratiques dans leur démarche de résolution de problèmes. Ce
qui est moins apparent chez les jeunes commissaires qui manifestent
plus facilement les caractéristiques de la sollicitude. La tension
est toutefois plus grande parmi les commissaires entre eux. En
effet, on remarque très nettement des fractions politiques qui
semblent diviser les commissaires. Ceci représente à notre avis la
véritable tension observée dans cette étude. Les liaisons
deviennent parfois orageuses et dangereuses parmi les
représentations politiques des commissaires. Suite aux fusions des
commissions scolaires (4),
cette tension est devenue beaucoup plus évidente et représente un
élément de complexité pour le groupe administratif. Toutefois, il
semble que ceux et celles qui utilisent l'éthique de la sollicitude
réussissent mieux à maintenir et à préserver les liens. Il existe
une différence reliée à la variable genre chez le groupe des
directions générales mais ceci ne représente pas à proprement
parler une tension. Chacun a une façon différente de diriger et de
régler les conflits. Le groupe des femmes est fortement marqué par
la sollicitude tandis que celui des nouveaux directeurs généraux se
tournent vers la justice.
Nous ne pensons pas que ces regards éthiques qu'ils soient
justice, critique ou sollicitude doivent être vus comme des
tensions lorsqu'ils sont utilisés différemment; ceci vient à
l'encontre de la conception même du modèle développé et enrichi par
Langlois & Starratt
(2000). Le défi se situe plus au plan de l'interdépendance
des regards pour aider à évaluer la situation plutôt que de voir
dans ses différents regards des divergences et des oppositions.
Cette recherche avait comme objectif de mettre en évidence les
actions morales de deux instances scolaires importantes dans la
hiérarchie du monde de l'Éducation. C'est suite à l'identification
de ces actions que nous avons été en mesure de mieux évaluer les
liens et les tensions que pouvaient entretenir les deux groupes.
Les résultats préliminaires ont démontré les divers éléments
éthiques pouvant unir les directions générales et les commissaires.
Plusieurs approchent éthiques de nature différente sont utilisées
par les participants. Ces approches lorsqu'elles sont mises en
évidence peuvent aider à construire une organisation éthique.
Toutefois, pour être en mesure de construire une organisation
éthique, il faut accepter les différentes approches éthiques des
individus et les voir en interdépendance plutôt qu'en opposition.
En poussant un peu plus loin notre discussion avec les personnes
qui semblent mieux se sortir de situations conflictuelles que
d'autres, on constate que l'acquisition de valeurs constitue un
élément déterminant dans leur gestion. Ces personnes, qu'elles
soient directeurs ou directrices ou commissaires s'appuient sur
leurs valeurs pour maintenir les liens avec l'organisation
scolaire. Toutefois une étude plus approfondie mériterait d'être
réalisée pour confirmer cette première impression de recherche.
La règle administrative et syndicale constitue un lien obligé
mais plusieurs participants ont affirmé vouloir aller au-delà afin
d'assurer un vivre-ensemble beaucoup plus équitable et démocratique
dont le but serait d'établir une communauté éducative en
croissance.
Cette étude représente certes un pas important pour la
compréhension des liens qui unissent ou désunissent les deux
groupes mais nous pensons que la prochaine étape consistera à
établir un cadre décisionnel éthique en collaboration avec tous les
acteurs et actrices concernés-ées. L'importance de s'asseoir et
réfléchir ensemble afin de retrouver un sens éthique aux décisions
peut représenter pour certains un ralentissement. Toutefois, nous
croyons que ce temps de travail peut aider à clarifier la vision de
l'organisation pour ensuite pouvoir mieux être transmise au sein de
toute l'organisation. Ceci demande une volonté de tous mais
surtout un certain courage pouvant aider à regénérer nos
établissements scolaires vers une plus grande justice sociale.
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(2)
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(3)
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Pour une analyse complète voir l'article présenté à l'UCEA,
The Ethical Landscape of Administrative Decisions,
Albuquerque, New Mexico, november 2000.
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(4)
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Loi 180 de l'instruction publique, 1997.
© ACELF, Québec 2001.
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